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Photo du rédacteurAtelier H.Audibert

Quelles technologies pour la mise en Lumière, en 2022 ?

Dernière mise à jour : 14 mai 2022



A l’occasion des dix ans de l’atelier Hervé Audibert, nous poursuivons notre réflexion autour de la lumière en 2022. Ici, nous proposons un zoom sur les nouvelles technologies dont les concepteurs lumière disposent aujourd’hui. Depuis des années, les techniques et la technologie concernant la mise en lumière sont en effet, en perpétuelle évolution.


La gestion de contrôle de l’intensité lumineuse, de l’ouverture du faisceau lumineux et depuis peu de l’orientation du luminaire par Bluetooth est l’une des avancées les plus notables de ces dernières années. Cette technologie s’est peu à peu imposée sur le marché des appareils utilisés pour la mise en lumière aussi bien en intérieur pour la muséographie mais aussi en extérieur en permettant la gestion de l’éclairage public à l’envi. Utilisant la technologie du Bluetooth low Energy, soit à basse fréquence moderne et durable, elle permet la gestion des appareils lumineux grâce aux téléphones, tablettes ou montres connectées.



L’Atelier H.Audibert a utilisé cette technique pour la mise en lumière du vieux port de Bastia, en Corse avec In Situ, ADP architectes et Artelia. Les projecteurs en grappe installés sur les mâts aiguilles proposent eux aussi une mise en lumière réglable à distance et cela permettra donc de gérer l’intensité lumineuse.


Lors de notre premier post lié à la mise en lumière en 2022, on évoquait déjà la miniaturisation des sources de lumière ainsi que le développement de source à basse luminance grâce au recul des sources lumineuses dans les appareils d’éclairage. Cette technologie ne cesse de se développer permettant une dissimulation des sources et un meilleur confort. Aujourd’hui les rubans leds sont de plus en plus fins et les projecteurs peuvent être désormais de la taille d’un ongle. Ces appareils sont généralement utilisés en intérieurs pour la muséographie notamment et sont aisément dissimulables, projecteur de la taille d’un ongle. Il en est de même avec les Gobo, utilisés également en extérieurs. Cela permet une scénographie urbaine travaillée et pérenne avec des sources quasiment invisibles.


Pour la mise en lumière du musée zoologique de Strasbourg, projet en cours d’élaboration avec Ducks Sceno et Freaks, l’Atelier H.Audibert a notamment opté pour l’utilisation de ces appareils miniatures afin de les dissimiler aisément dans les vitrines de l’exposition permanentes.


Au fil des années, des technologies de mise en lumière ont été sortie du marché parce que tombée en désuétude mais certaine sont réapparues par la suite une fois adaptées à utilisation leds. C’est notamment le cas des tubes fluorescents. Inventé en 1910, par le physicien Georges Claude, il utilisait initialement du gaz néon puis il a peu à peu cédé sa place au tube à leds moins gourmand en énergie et plus résistant à l’épreuve du temps. Dans cette dynamique de réutiliser des techniques et technologies apparues avant la led : les diffusants microprismatiques. Il s’agit de deux filtres de résine de polyméthylmetacrylate installés l’un sur l’autre à angle droit, apposés sur le projecteur leds. Cette technologie apporte, un meilleur rendement, une diffusion plus grande et un confort aux usagers qui peuvent s’en approcher sans jamais être gêné. Autre exemple, la fibre optique. Dès les années 1970, elle est utilisée dans les installations lumineuses à variation de couleur. La fibre optique est peu à peu utilisée pour ramener la lumière de l’extérieur vers l’intérieur, à plusieurs dizaines de mètres de distance, y compris dans l’eau. Cette technologie n’émettant aucune chaleur ni UV (si source led ou filtre anti UV) est toujours très utilisée et n’est pas prête de perdre en vitesse.



L’atelier H.Audibert s’est servi de cette technologie pour Pluie de Lune, l’arbre lumineux dessiné par nos soins dans le cadre d’un 1% artistique pour la ville de Lormont. A l’instar de la sève d’un arbre, la fibre optique part du sol, parcourt le tronc et alimente les branches jusque dans les billes de verres qu’elle vient illuminer.


Parmi les autres technologies toujours au service de la mise en lumière en 2022, les détecteurs de présence et l’abaissement de l’intensité lumineuse en fonction des usages et des horaires. Ces technologies sont utilisées sur de nombreux projets de l’atelier H.Audibert. Elles seront également utilisées pour la mise en lumière des berges de Seine de Ris Orangis en cours de réalisation avec Alexandre Chemetoff et l’atelier Philéas.


Ces dernières années, le mapping pérenne utilisé pour faire de la scénographie sort peu à peu des espaces intérieurs, et des musées et fait son apparition en extérieur notamment dans des zones urbaines. C’est notamment le cas avec les chemins de lumière à Beaune. Ce parcours de 2 km allant de la porte Saint-Nicolas à la chapelle Saint-Etienne, a été réalisé par Jean-François Touchard. Il propose une scénographie lumineuse sur sept bâtiments emblématiques de la ville. Un autre projet réalisé cette fois par Quartiers lumières, dans le quartier de la Reynerie, à Toulouse illustre aussi le mapping gobos pérenne dans la mise en lumière urbaine.


De son côté, l’atelier H.Audibert a utilisé le mapping en extérieur pour mettre en lumière la place Alphonse Fiquet, à Amiens. Ce projet réalisé avec François Schuitten et Thierry Huau répond à la volonté de la mairie de rendre hommage à Jules Verne. L’atelier H.Audibert a donc décidé de projeter des images liées aux abysses et à l’univers de l’auteur sur des écrans d’eau implantés au milieu d’une bambouseraie. Une mise en scène sonore conçue par Bruno Letort vient renforcer l’aspect onirique de cette création.


Enfin, bien que pour l’instant peu utilisées pour la mise en lumière mais davantage pour la signalétique ou encore la décoration, deux technologies sont très en vogue. La phosphorescence d'une part et la bioluminescence, ou production et émission de lumière par un organisme vivant. Si elle est non OGM, elle présente en effet des aspects naturel, non polluant et non gourmand en énergie non négligeables. En 2019, la ville de Rambouillet signait un accord avec la start-up française Glowee pour devenir un laboratoire de l’éclairage bioluminescent. Une affaire à suivre !

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