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  • Photo du rédacteurAtelier H.Audibert

Comment réduire les méfaits de la lumière artificielle sur les insectes?

Dernière mise à jour : 29 févr.


Dans les villes et espaces verts, dès qu'il y a une source de lumière de forte intensité, il est fréquent de voir tourner des insectes volants autour. Vous pensiez, vous aussi, qu'ils étaient attirés par les ampoules pensant qu'il s'agissait de l'extérieur ou du jour? Et bien sachez que nous nous sommes tous trompés.




Contrairement aux nombreuses idées reçues en matière de réaction des insectes nocturnes au contact de la lumière artificielle, on sait désormais qu'elle ne les attire pas mais qu'au contraire elle les désoriente. Cette réalité a été démontrée, le 30 janvier 2024, grâce entre autres, à Sam Fabian entomologiste à l'Imperial College de Londres, dans la revue scientifique britannique Nature communications.


La lumière artificielle brouillerait leur système de navigation dans la mesure où ils s'en servent habituellement pour distinguer le sol du ciel, le haut du bas.

Dans cette publication, on apprend que la lumière artificielle brouillerait en effet leur système de navigation dans la mesure où ils s'en servent habituellement pour distinguer le sol du ciel, le haut et le bas.  Grâce à des capteurs installés sur un échantillon d'insectes filmés en laboratoire, les chercheurs se sont rendus compte que tous volaient dos à la lumière. Après plusieurs heures à essayer d'entrer dans la lumière pour gagner de la hauteur, en vain, beaucoup meurent d'épuisement. Leurs décès sont également accélérés avec les lumières émanant du sol. En volant en direction de cette source lumineuse, ils se heurtent au sol et se retrouvent donc souvent coincés sur le dos ce qui les condamne inexorablement.


Forts de cette découverte, il est de la responsabilité des concepteurs lumières de mettre en place un maximum de dispositifs respectueux de la faune et de la flore afin de préserver, le plus possible, les insectes volants nocturnes et leur écosystème.

Pour ce faire, il existe des techniques relativement simples et peu coûteuses. En premier lieu, l'extinction totale ou partielle des lumières artificielles passées une certaine heure, comme le préconise notamment Samuel Challéat dans son ouvrage intitulé Sauver la nuit.





Il est également possible d'envisager la mise en place de détecteurs de présence, à faisceaux lumineux réduits, pour garantir le confort et la sécurité des piétons dans leur déambulation sans pour autant inonder les zones végétalises de lumière, quand ils empruntent certaines zones des villes ou espaces verts à la tombée de la nuit.


Concerné par l'avenir de la planète et de la biodiversité, L'atelier H.Audibert est déjà un habitué de ces pratiques. Nous avons notamment appliqué ce dispositif sur de nombreux projets comme l'extension du TGI de Bobigny dont le futur édifice sera conçu par PCA-Stream. Dans les jardins alentours, des détections seront mises en place et un abaissement des tensions seront préconisés afin d'avoir l'impact le plus faible sur la nature tout en garantissant le confort et la sécurité des usagers du parvis.


Autre préconisation mise fréquemment en avant, et théorisée par Roger Narboni, fondateur de Concepto : la création de trame noire. Il s'agit de large périmètre où la pénombre n'est pas du tout polluée par une quelconque source lumineuse. Cela peut se faire à l'échelle d'un espace déterminé mais également d'une ville où chaque SDAL (schéma directeur d'aménagement lumière) doit désormais comprendre, de manière obligatoire, une trame noire.



Dans le projet réalisé à Langrune-sur-mer avec l'atelier Iris Chervet, nous préconisons par exemple des extinctions ciblées de certaines zone pour préserver les écosystèmes. Une pinède sera maintenue dans le noir. Un abaissement de l'intensité lumineuse de certains espaces, passée une certaine heure. Enfin dans la mesure où il s'agit d'une station balnéaire, l'utilisation de la lumière ne sera sans doute pas le même en saison estivale et en hiver.


Enfin, il existe également une autre façon de protéger les insectes en modifiant directement la source de lumière. Les scientifiques se sont en effet aperçus que les insectes nocturnes étaient surtout gênés par une lumière de forte intensité, proche de celle de la lumière jour (entre 5300 et 6500 °K) pour que les arthropodes puissent voler sans encombre, il suffirait donc d'abaisser la température de couleur pour que des appareils émane une lumière plus chaudes proches des 2200 °K. 


L'atelier H.Audibert souhaite aussi expérimenter un nouveau dispositif toujours pour protéger nos amis volants: les extinctions temporaires. Au-delà de l'économie d'énergie réalisée, ce procédé permettrait ainsi de libérer ceux pris au piège et donc de les sauver.

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